« Les régles de notre liberté « est un documentaire récompensé par un Oscar en 2018 sur les menstruations en Inde. Si dans de nombreux pays développés, les règles sont encore entourées d’un halo de mystère et de tabous, en Inde, avoir ses règles est synonyme d’isolement. Elles ont peu accès aux produits d’hygiène intime dans les magasins, la plupart d’entre eux sont tenus par des hommes, ce qui augmente la gêne des femmes pour les demander et, de plus, l’économie des familles indiennes ne permet pas non plus cette dépense. On estime que seulement 10 % des femmes utilisent des produits d’hygiène menstruelle en Inde.
Que font donc les femmes quand elles ont leurs règles ? Dans les premières minutes de ce court documentaire, plusieurs femmes de Hapur (Dehli) racontent comment leurs règles les affectent. De l’abandon scolaire parce qu’elles ne peuvent pas se changer sans que les hommes les regardent, à l’impossibilité d’entrer dans les lieux parce qu’elles sont considérées comme impures. Étant donné la difficulté d’accès aux serviettes, tampons ou coupes menstruelles, les femmes utilisent généralement des chiffons – pas toujours propres, ce qui provoque de nombreuses infections – qu’elles doivent cacher et/ou enterrer une fois qu’elles les ont changés. Cela reflète également le manque de connaissances des hommes et des femmes sur les menstruations: ce qu’elles sont, leur fonction et ce qui se passe dans le corps d’une femme.
En outre, vous pouvez voir comment plusieurs femmes a qui on montre une serviette hygiénique à d’autre, et que beaucoup d’entre elles rougissent et que d’autres, de surcroît, ne savent pas exactement ce que c’est ni comment l’utiliser. Avez-vous déjà pensé que le simple mécanisme qui consiste à ouvrir une serviette hygiénique et à l’accrocher dans la culotte, était inconnu de milliers de femmes? Le projet « The Pad » est né pour aider à éliminer la stigmatisation des menstruations. Né de la main d’Arunachalam Muruganantham, un entrepreneur déterminé à changer le destin des femmes indiennes créateur d’une machine facile à utiliser, enseigne à un groupe de femmes son fonctionnement afin qu’elles puissent fabriquer leurs tampons et les vendre. Bien sûr, la machine est installée dans la maison d’un homme qui n’a aucune idée de ce qu’elles font, face au patriarcat, elles fabriquent des couches pour bébés. S’il est difficile pour les femmes de parler de leurs menstruations, pour les hommes, et tout ce qui l’entoure est une maladie.
Pendant le documentaire, nous voyons comment ce groupe de femmes donne des conférences et informe d’autres femmes sur ces produits d’hygiène féminine et peu à peu, elles vendent leurs serviettes hygiéniques à bas prix en faisant du porte à porte en raison de la difficulté de les placer dans des magasins physiques. L’argent gagné leur permet d’avoir un salaire, ce qui leur donne un pouvoir et une indépendance économique et, avec cela, la liberté de décision (une des filles, par exemple, économise pour étudier et devenir policier. D’autre part, elles réinvestissent également dans de nouvelles machines pour en fabriquer davantage.
Les serviettes hygiéniques qu’elles fabriquent avec de la fibre de bois sont vendues sous le nom de « Fly », une déclaration d’intentions de ces femmes qui veulent voler, de respect et de liberté. Vous pouvez regarder le documentaire « Une véritable révolution » (Period. The end of the sentence, en anglais) sur Netflix et Youtube.
